Gustave Doré

Gustave Doré
"Personne ne parle le francophone, ni n'écrit en francophone. La francophonie est de la lumière d'étoile morte. Comment le monde pourrait-il se sentir concerné par la langue d'un pays virtuel ?" Manifeste pour une littérature-monde, 2007

jueves, 5 de julio de 2012

Le XVIIIe siècle (1701-1800)



La prise de la Bastille. Jean-Baptiste L´Allemand
Le XVIIIe siècle (1701-1800)

Le XVIIe siècle, chrétien, monarchique et classique, laisse une impression de stabilité.
À l’opposé, le XVIIIe siècle aboutit à une crise violente.
La Révolution française (1789) anéantit le système politique et social séculaire et instaure un ordre nouveau.

Le siècle des Lumières

Le XVIIIe siècle a eu une entière confiance dans la raison humaine chargée de résoudre tous les problèmes et une foi optimiste dans le progres.
Discussions d’idées, thèses et systèmes envahissent tous les genres littéraires, parfois même au détriment de l’art.
La philosophie des Lumières rejette les solutions théologiques ou métaphysiques, et l’autorité des traditions. Se livre à une révision critique des notions fondamentales concernant le destin de l’homme et l’organisation de la société.
La Révolution: 1789
·  Prise de la Bastille, symbole de l’autorité du roi
·  Abolition de la noblesse
·  Proclamation de la 1re République en 1792
·  Louis XVI est exécuté en 1793

Les Salons littéraires

La cour cesse d’être le centre du pays et la source de l’opinion : le mouvement des idées se fait contre elle, et non plus par elle. Les salons sont d’ordre littéraire et mondain, mais deviennent peu à peu philosophiques. Se tiennent réunions de personnalités des lettres, des arts et de la politique, plusiers fois chez une femme distinguée. Les Salons influencent la diffusion des idées philosophiques du siècle, parce qu´ils:

·  Entretiennent le goût de la conversation brillante
·  Font et défont les réputations
·  Procurent aux écrivains :
     -- admirateurs enthousiastes
     -- relations utiles
     -- aide matérielle
·  Suscitent :
     -- hardiesse d’esprit
     -- emulation

Le Cosmopolitisme

Jamais la France n´a connu une civilization plus brillante, un art de vivre plus raffiné, un rayonnement plus étendu. Quoiqu´elle perde sous Louis XV la suprématie militaire qu´elle ne retrouvera qu´avec Bonaparte, elle sert de modèle à l´Europe entière par sa littérature, ses artes, ses modes, son élégance et son esprit. On conçoit aisemente que les écrivains français se disent européens, et même citoyens du monde. Rien de l´humain ne leur est étranger; croyant a l´universalité de la raison, ils combattent particularismes et préjugés nationaux.

Eveil philosophique

D´une manière générale, on désigne sous le nom de philosophe tout homme qui réflechit sur les grands problèmes métaphysiques (origine, nature, destinée du monde ou des êtres vivants) et qui cherche  à les résoudre en un système universel. Cependant, au temps de Montesquieu, de Diderot et de Voltaire, le terme a pris une valeur particulière. Beaucoup de ceux qu´on appelle philosophes condamnent la métaphysique et pensent qu´il est vain de méditer sur l´inconnaisable; tous, en revanche, s´interessent aux questions d´ordre politique, social, moral ou religieux dont dépende le bonheur de l´homme sur la terre. Ces questions, ils prétendent les examiner par eux-mêmes, en faisant abstraction de tous les préjugés. 


"Le philosophe", lit-on dans l´Encyclopédie, "n´admet rien sans preuve; il n´acquiesce point à des notions trompeuses; il pose exactemente les limites du certain, du probable et du douteux." Ainsi, les philosophes s´insurgent, dans tous les domaines, contre le principe d´autorité, déjà dénoncé au siècle précédent par Descartes et par les libertins; ils bouscoulent les opinions les plus répandues, les traditions les mieux assises. Ils opèrent une révolution dans les esprits qui précède la grande révolution dans les institutions et dans les moeurs.

Les principes des philosophes seront:
  • l´esprit d´examen (discerner la vérité de l´erreur par l´exercice de la réflexion logique),
  • l´esprit scientifique (qui tend à substituer celui de la religion) 
  • et l´esprit cosmpopolite
Ce courant s’exerce à l’occasion de récits de voyage, de recherches de toutes sortes, de réflexion sur la morale et la religión.
·  Se distinguent
     -- l’Encyclopédie
     -- l’œuvre de Voltaire
     -- l’œuvre de Rousseau
     -- l’œuvre de Montesquieu

L´Encyclopédie

Son but principal fut la recherche d’un dictionnaire moderne pour la France.
·  1745 : Le Breton, libraire, veut publier une traduction de la Cyclopaedia de l’Anglais Chambers
Il fut un projet qui est devennu une entreprise faisant le point sur les connaissances contemporaines.

·  Diderot en fut l’animateur et le principal rédacteur, parmis un puissant éffort de vulgarisation pour mettre à la portée d’un large public toutes les branches de la connaissance.
·  Esprit réaliste et pratique : observation de la nature humaine comme une donnée avec le désir d’en tirer le meilleur.
·  Ouvrage le plus représentatif du XVIIIe siècle
·  À l’idée religieuse de l’humanité déchue, les encyclopédistes opposent la volonté optimiste d’assumer le bonheur humain par le progrès de la civilisation.

Le théâtre au XVIIIe siècle

·  La seule production demeurée vivante aujourd’hui est celle de Marivaux et Beaumarchais.
·  Triomphe de la comédie.
·  La majorité des auteurs s’inspirent de l’œuvre de Molière.
·  Avec le temps, on perd le sens du comique moliéresque.
·  Soit que la comédie s’oriente vers la satire ou vers l’attendrissement, ou soit qu’elle devienne, avec Marivaux, une délicate peinture de l’amour. Marivaux crée une formule nouvelle de comédie en donnant la première place à l´analyse nuancée des sentiments amoureux.

L´héritage de Molière

Comédie d’intrigue
·  franc comique dû au procédé classique de la farce
·  jeux de mots
·  situations burlesques
·  coups de théâtre

Comédie de mœurs
·  témoignage vivant de la conduite morale de l’époque

Comédie de caractères
·  personnages archétypés possédés par certaines manies

Comédie spirituelle
·  L’esprit est roi
·  Absence du comique de geste, de réactions des personnages, de mots de caractère

Comédie satirique
·  Satire sociale et politique
·  ironie
·  attaques vives contre les institutions
·  verve satirique gaie
·  sans méchanceté ni amertume

Exemples
Voltaire (1694-1726)
·  L’Indiscret (1725)

Beaumarchais (1732-1799)
·  La Mère coupable (1767)
·  Le Barbier de Séville (1775)
·  Le Mariage de Figaro (1784)

GRANDS AUTEURS DU XVIIIe SIECLE


Montesquieu
 
Montesquieu (1689-1755)
·  Moraliste, penseur, philosophe
·  En 1721, un ouvrage le rend célèbre : c’est une critique des mœurs contemporaines publiée anonymement à Amsterdam, Les Lettres persanes
·  De l’Esprit des lois (1750) connut un succès considérable. Il s’y montrait un penseur libéral dont les idées sur les libertés et leur garantie institutionnelle sont dictées par un profond respect de la personne et le goût des réformes équitables.


Voltaire


Voltaire (1694-1788)

Homme du monde, écrivain encyclopédique au génie universel, soldat de la Raison, apôtre de la civilisation et du progrès, Voltaire incane l´idéal du philosophe au XVIIIe siècle; et son art inimitable marque le triomphe de l´"esprit".

·  D’abord connu comme bel esprit et poète mondain
·  Fréquente les Salons et les châteaux
·  Reconnu pour son impertinence
·  Longue querelle doctrinale l’opposant à Rousseau
·  L’essentiel de son activité littéraire fut consacrée à diffuser ses idées philosophiques, des pamphlets antireligieux et des interventions en faveur des victimes de l’intolérance
·  Connu aujourd’hui surtout pour ses contes philosophiques
·  Prose alerte et spirituelle, jouant de l’humour ou de l’ironie
     -- Zadig (1747)
     -- Candide (1759)
     -- L’ingénu (1767) 
Rousseau

 
Jean-Jacques Rousseau (1712-1788)

·  Réfute les raffinements de la civilisation en condamnant le théâtre
·  Revendique la liberté et l’égalité
·  Précurseur du romantisme
·  S’intéresse à la philosophie, à la musique, à l’art en général
·  Acquiert la notoriété avec le Discours sur les sciences et les arts(1750)
·  Exalte le retour à la vie naturelle dans un roman épistolaire, Julie ou la nouvelle Héloïse (1761)
·  Expose sa conception de l’éducation dans le Contrat social (essai) et l’Émile (roman, 1762)
·  Écrit la première autobiographie « moderne », Les Confessions (1782) 

Rationalisme et sensibilité
En matière d´art, cependant, les grands classiques demeurent des modèles respectés.


On observe une tendance à tout examiner à la lumière de la Raison pour tirer des conclusions morales, sociales et même économiques. Mais on voi aussi s´éveiller peu à peu l´état d´âme qui trouvera sa complète expression dans le mouvement préromantique et romantique.
Vers les années 1750-1760, le siècle est marqué par un tournant décisif; le premier démi-siècle se place sous le signe du rationalisme philosophique, le second dous le signe de la sensibilité préromantique.
Avec Diderot et Rousseau les émotions se déchaînent, envahissant les âmes et la literature. Il ne s´agit plus seulement d´une sensibilité délicate: ce sont les instincts affectifs les plus profonds qui, longtemps réprimés, réclament leur revanche. Avec ces deux prosateurs, le lyrisme personnel reparaît dans la literature française: a l´analyse classique des sentiments succeed un art plus affectif, don’t le pouvoir reside surtout dans la suggestion.

Exaltation du moi, lyrisme personnel, goût des emotions, de la mélancollie et de la solitude, sentiment de la nature, voilà les traits marquants du préromantisme.

Tel est le sens de la célèbre formule de Goethe: “avec Voltaire, c´est un monde qui finit: avec Rousseau, c´est un monde qui commence.”


Le patriotisme français, Pierre-Alexandre Wille

Le radeau de La Méduse, Théodore Géricault

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