Premier manifeste (1924)
Ce
document était à l'origine conçu comme une
préface à Poisson soluble
qui sera publié la même année. Dans son étude,
Élisabeth Kennel-Renaud compte 9 éléments.
un moyen de connaissances jusqu'alors inexplorées : le rêve,
l'inconscient, la folie, les états hallucinatoires...
tout ce qui ne relève pas de la logique. " Philippe Nadeau
Remarque : nous ne donnons que les grandes lignes des deux manifestes de Breton, références nécessaires pour apprendre à reconnaître les caractéristiques de l'écriture surréaliste.
Premier manifeste du surréalisme
Breton rend
d'abord hommage à l'imagination,
encouragée chez les enfants mais proscrite chez les adultes.
il déplore qu"elle soit contrainte, limitée par
les besoins impérieux de la nécessité
matérielle, de la morale et de l'ordre social. pour Breton,
"
la plus grande liberté d'esprit nous est laissée"
et
il ne faut pas "
réduire l'imagination à l'esclavage",
car elle rend compte "
de ce qui peut être."
Breton fait le
procès du "roman réaliste"
qui cultive le goût du détail " chacun y va de sa
petite observation" et qui se complaît dans des
descriptions " rien n'est plus comparable au néant que
celle-ci" et de reprendre cet exemple de Paul Valéry
qui refusait d'écrire " la marquise sortit à
cinq heures"
Il
refuse l'analyse psychologique et la logique des sentiments "
simple partie d'échecs dont je me désintéresse".
Il faut au contraire réhabiliter en littérature le
merveilleux car " le merveilleux est toujours beau [...] il
n'y a que le merveilleux qui soit beau."
Lecteur de Freud ( le
rêve et son interprétation, 1900),
Breton considère le rêve comme le lieu privilégié
de la vie psychique inconsciente et on ne peut pas nier son
importance. Rêve
et réalité sont deux instances complémentaires
" Je crois à la résolution future de ces deux
états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve
et la réalité, en une sorte de réalité
absolue, la
surréalité [...]
c'est à sa conquête que je vais."
Il
revendique la liberté de l'homme
et de toutes choses " l'homme propose et dispose : il ne
tient qu'à lui de s'appartenir tout entier, c'est-à-dire
de maintenir à l'état anarchique la bande chaque jour
plus redoutable de ses désirs."
Il raconte que c'est fortuitement qu'il a découvert un
nouveau mode d'expression. Dans l'état intermédiaire
entre la veille et le sommeil, une phase en apparence énigmatique
et à laquelle généralement on ne prête
guère attention, une phrase, sortie de nulle part s'imposa à
lui : " Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre."
le principe de l'écriture automatique, sans contrôle
de la raison venait de naître.
Breton donne la définition du surréalisme.
Dés lors, les écrivains seront "les sourds réceptacles des échos" de l'inconscient, "des appareils enregistreurs"; il donne une sorte de " mode d'emploi" pour écrire automatiquement et il reproduit un exemple de conversation surréaliste, qui est en fait constituée de deux soliloques, chacun des deux interlocuteurs ne cherchant pas "à en imposer le moins du monde à son voisin."
" Quel âge avez-vous ?
- Vous"
" Comment vous appelez-vous ?
- Quarante-cinq maisons."
Les images surréalistes " s'offrent à lui,
spontanément, despotiquement. il ne peut les congédier
; car la volonté n'a plus de force et ne gouverne plus les
facultés" et il donne des exemples de phrases de
Reverdy qui ne peuvent résulter "du moindre degré
de préméditation" : " Dans le ruisseau il y
a une chanson qui coule / le jour s'est déplié comme
une nappe blanche / Le monde rentre dans un sac."
Les collages sont un moyen surréaliste particulièrement
intéressant, ils permettent " d'obtenir ,de certaines
associations , la soudaineté désirable"et Breton
précise qu' " il est permis d'appeler poème ce
qu'on obtient par l'assemblage aussi gratuit que possible (
observons si vous voulez la syntaxe), de titres et des fragments de
titres découpés dans les journaux"
exemple : Les plus belles pailles
ONT LE TEINT FANE
SOUS LES VERROUS
Le
surréalisme se veut profondément "
non-conformiste" et
Breton pense qu'il faudra trouver encore et exploiter d'autres
moyens d'expression.
Second manifeste
Tout d'abord Breton
rappelle les grands " principes" du surréalisme :
" faire reconnaître le
caractère factice des vieilles antinomies.
[ car] Tout porte à croire qu'il existe un certain point de
l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et
l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et
l'incommunicable, le haut et le bas, cessent d'être perçus
contradictoirement. Or c'est en vain qu'on chercherait à
l'activité surréaliste un autre mobile que l'espoir
de détermination de ce point."
Le
surréalisme ne se réclame d'aucune morale
et il a pour seul désir de " passer outre à
l'insuffisante, à l'absurde distinction du beau et du laid,
du vrai et du faux, du bien et du mal. " Et Breton ajoute, non
sans provocation : " L'acte surréaliste le plus simple
consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à
tirer au hasard, tout ce qu'on peut dans la foule."
Breton interrompt le rappel des caractéristiques
surréalistes pour se livrer à un véritable
réquisitoire contre ceux qui par leurs attitudes se
désolidarisent du mouvement et de ses objectifs ( Artaud,
Vibrac, Soupault...)
Il revient aux fondements mêmes du surréalisme :"
rappelons que l'idée du surréalisme tend simplement à
la récupération totale de notre force psychique par
un moyen qui n'est autre que la descente vertigineuse en nous [
...] la promenade perpétuelle en zone interdite."
Il précise que le mouvement surréaliste ne doit pas
se contenter de l'expression poétique mais qu'il doit avoir
une dimension sociale. Le
surréalisme n'est pas un idéalisme, il
doit rendre compte des préoccupations sociales et politiques
et y participer : " C'est au nom de la reconnaissance
impérieuse de cette nécessité que j'estime que
nous ne pouvons pas éviter de nous poser la question du
régime social sous lequel nous vivons.
Pour autant, Breton
distingue les prises de position de l'homme et l'art de l'écrivain
et il refuse de mettre la littérature au service des
engagements politiques. La littérature surréaliste ne
doit pas rejoindre la littérature dite " prolétarienne"
: " Je ne crois pas à la possibilité d'existence
actuelle d'une littérature ou d'un art exprimant les
aspirations de la classe ouvrière." De fait, pour qui
revendique la plus grande liberté dans l'art, il serait
contradictoire de contraindre sa création dans les limites
thématiques des revendications sociales, aussi fondées
soient-elles.
Breton explique son attirance
pour l'ésotérisme.
Il fait longuement référence à Nicolas Flamel
et à sa quête de la"pierre philosophale"
qui, pour Breton, "n'est rien d'autre que ce qui devrait
permettre à l'imagination de l'homme de prendre sur toutes
choses une revanche éclatante."
Comme le préconisait déjà Rimbaud, à qui il rend hommage, le surréaliste doit " tenter d'affranchir l'imagination par "le long, immense, raisonné dérèglement de tous les sens" et les reste.
Enfin, Breton, n'accepte
aucune compromission avec les considérations mercantiles du
succès,
il dénonce ceux qui ne cessent de " s'exhiber
complaisamment et de se produire sur les tréteaux"
et il va même jusqu'à donner une vision élitiste
du surréalisme " l'approbation du public est à
fuir par-dessus tout. Il faut absolument empêcher le public
d'entrer
si
l'on veut éviter la confusion."
- Hommage à l'imagination
- Appel à l'émerveillement
- Foi en la résolution du conflit entre rêve et réalité
- Principe de l'écriture automatique
- Définition du surréalisme
- Images surréalistes
- Collages de fragments de phrases
- Attitude non-conformiste
Second manifeste du surréalisme (1930)
Dans son étude, Élisabeth Kennel-Renaud compte 8 éléments.- Caractère factice des vieilles antinomies
- Le surréalisme ne se réclame d'aucune morale
- Critique de certains surréalistes
- Rappel des fondements
- Appel à l'implication sociale
- Mise en garde contre l'endoctrinement politique
- Attirance pour l'ésotérisme
- Refus du succès mercantile
MANIFESTES
DU SURREALISME
" Le surréalisme ne se veut pas une nouvelle école artistique mais
un moyen de connaissances jusqu'alors inexplorées : le rêve,
l'inconscient, la folie, les états hallucinatoires...
tout ce qui ne relève pas de la logique. " Philippe Nadeau
Remarque : nous ne donnons que les grandes lignes des deux manifestes de Breton, références nécessaires pour apprendre à reconnaître les caractéristiques de l'écriture surréaliste.
Premier manifeste du surréalisme
Dés lors, les écrivains seront "les sourds réceptacles des échos" de l'inconscient, "des appareils enregistreurs"; il donne une sorte de " mode d'emploi" pour écrire automatiquement et il reproduit un exemple de conversation surréaliste, qui est en fait constituée de deux soliloques, chacun des deux interlocuteurs ne cherchant pas "à en imposer le moins du monde à son voisin."
" Quel âge avez-vous ?
- Vous"
" Comment vous appelez-vous ?
- Quarante-cinq maisons."
exemple : Les plus belles pailles
ONT LE TEINT FANE
SOUS LES VERROUS
Second manifeste
Comme le préconisait déjà Rimbaud, à qui il rend hommage, le surréaliste doit " tenter d'affranchir l'imagination par "le long, immense, raisonné dérèglement de tous les sens" et les reste.
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